La tête ailleurs Sur la « petite mer » de la Champagne
Plus vaste retenue de l’Hexagone, le lac du Der-Chantecoq est désormais un riche site naturel, paradis du tourisme vert et bleu.
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C’est un site plutôt méconnu, prisé des amoureux de la nature, des ornithologues et des photographes animaliers. Et des habitués de ses campings. Le lac du Der, aux confins de la Marne et de la Haute-Marne est pourtant la plus vaste réserve artificielle d’eau du pays, témoin du génie hydraulique contemporain. Avec des chiffres impressionnants : une surface de 4 800 ha, soit 6 800 terrains de football, un volume de 350 millions de mètres cubes, soit 93 000 piscines olympiques ! Toute cette masse d’eau est retenue par des digues en terre dont la longueur totale est de 20,3 km et qui, à certains endroits, peuvent mesurer vingt mètres de hauteur.
Cette retenue, mise en service en 1974, a pour objectif de protéger les lieux habités, principalement Paris et ses environs, en réduisant l’ampleur des crues. Elle agit sur le niveau de la rivière Marne, et donc de la Seine grâce à deux canaux d’amenée. Ceux-ci prélèvent de l’eau dans la Marne en saison pluvieuse, en principe entre le premier novembre et le 30 juin. 400 m3 d’eau par seconde peuvent ainsi être « ponctionnés » lors de fortes crues. À l’inverse, le lac peut déverser de l’eau dans les rivières Marne, Blaise et Dray en saison sèche, grâce à trois canaux de restitution.
La réalisation de cet immense ouvrage a entraîné la disparition de trois villages : Champaubert-aux-Bois, dont seule reste l’église qui s’avance au milieu du lac, Chantecoq, qui a totalement disparu, la colline qui le dominait étant devenue une île, et Nuisement-aux-Bois. Dans ce dernier, l’église a été démontée en partie et reconstruite poutre par poutre au musée du pays du Der de Sainte-Marie-du-Lac.
Au-delà de ces aspects techniques, le lac du Der est surtout un endroit prisé pour la richesse de la flore et de la faune qu’abritent ses rivages. Un milieu naturel s’y est en effet développé depuis presque cinquante ans. Dans le même temps, plusieurs bases de loisirs ont été installées. Le site offre ainsi au fil des saisons de multiples activités. De nombreux sports et loisirs nautiques y sont praticables : voile, ski nautique, promenade en vedette, aviron, canoë-kayak, pédalos, plongée. La pêche, très réglementée, permet d’attraper carpes et carnassiers. Six plages de sable sont aménagées et les baignades sont surveillées en juillet et en août. Pour découvrir l’ensemble, l’idéal reste d’en faire le tour à vélo, sur la digue.
Prisé par les touristes, le site l’est aussi par les oiseaux migrateurs. Il est classé Réserve nationale de chasse et de faune sauvage. Venant passer l'hiver sur ses rivages ou en migration vers le sud, les oiseaux arrivent par milliers : grues cendrées, oies des moissons, oies rieuses et oies cendrées, aigles pygargues, cygnes,… Ce cadre préservé accueille ainsi plus de deux cents espèces d'oiseaux, certaines rares et menacées, 40 espèces de mammifères, 45 variétés de libellules, vingt sortes d'amphibiens et plus de deux cents végétaux différents.
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